Description de la faune

Le Lézard Vert (Lacerta bilineata)

La fin du mois de mars est là et cela correspond aussi à la fin de l’hibernage du lézard vert. Quelques jours de chaleur suffisent pour le tirer de sa léthargie hivernale.
Il faut dire que les reptiles sont totalement tributaires des apports extérieurs de chaleur, car celle-ci est indispensable pour toutes les fonctions vitales: déplacements, digestion, reproduction. Pour cela ils ont un corps relativement déformables qui leur permet de capter le moindre rayon de soleil. Les lézards s’écrasent et s’étalent de tout leur long. Chaque espèce possède une zone de température optimale. Le lézard vert s’il aime bien le soleil, se cache quand même lors de grosses chaleurs estivales. Il se manifeste peu après le lever du soleil et demeure actif jusqu’à la disparition du soleil. Au milieu de l’été, on peut les voir à découvert aussi longtemps que le substrat est encore chaud. Mais soyez attentif, car il court très vite, peut grimper aisément dans les arbres et dans les buissons et même si nécessaire il peut nager.
A l’exception de populations isolées au nord vous pourrez apercevoir le lézard vert au Tessin, dans les vallées méridionales des Grisons, dans le bassin lémanique et le Valais. Il se rencontrera de la plaine jusqu’à 1’300 m d’altitude. Les plus grands spécimens mâles dépassent 35 cm de longueur alors que les femelles sont de taille légèrement inférieure. De plus les mâles ont une plus grosse tête (1/4 de la longueur tête-corps contre 1/5 chez les femelles).

Rapidement après le réveil, chaque individu se réinstalle dans son territoire. Le lézard vert est individualiste et sédentaire. Il va donc défendre un territoire pouvant varier de 300 à 1’200 m2. Il atteint sa maturité sexuelle à l’âge de deux ans et dès ce moment les mâles s’affronteront entre eux en de sauvages combats pour une même femelle ou pour défendre leur territoire. Ils se battent comme des chats en arrondissant l’échine et en se dressant sur leurs pattes. Ils se mordent avec rage et se donnent de grands coups de queue. Pendant les préliminaires d’accouplement, le mâle prend entre ses mâchoires la base de la queue de la femelle. Si cette dernière n’est pas consentante, elle peut s’échapper en se débattant violemment et parfois même abandonnant sa queue dans la gueule du mâle. Mais le mâle peut s’entêter et poursuivre la femelle. A ce moment il la saisira aux flancs. Cela paraît un peu sauvage, mais je vous déconseille d’essayer d’attraper un lézard vert à la main car s’il vous attrape le doigt vous comprendrez alors la force de sa mâchoire.

Photo (C) Clément Rapaz

Une fois la femelle saisie et consentante, vous pensez que l’accouplement se déroule sans problème, c’est oublier que les écailles c’est plutôt glissant. Pour ne pas perdre toute son énergie à ne pas glisser le mâle possède des pores fémoraux. Ces pores sécrètent un liquide adipeux qui empêche de glisser. L’accouplement peut alors se dérouler sans problème. Les pontes peuvent se produire dès le mois de mai pour un accouplement précoce. La femelle dépose ses oeufs dans une anfractuosité, dans un tas de feuille ou sous une pierre. Ces oeufs blanchâtres, à membrane souple, au nombre de 5 à 20, mesurent 13 à 18 mm de long sur 8 à 10 mm de large au moment de la ponte, mais ils gagnent 25 à 40 % de volume par absorption d’eau au cours de leur incubation. Il faudra deux à trois mois pour que le développement soit complet et dans le sud du Tessin, mais aussi en Valais il y a deux pontes annuelles.


Pour terminer, sachez que le lézard vert se nourrit d’insectes, surtout de coléoptères, de criquets et de grillons ainsi que de chenilles. Plus rarement il consommera de petits rongeurs, de petits lézards. Ce qui peut tourner dans certains cas au cannibalisme. Enfin le lézard vert lèche volontiers les fruits mûrs, mais il devra encore patienter quelques mois.

Daniel Cherix conservateur au Musée cantonal de zoologie à Lausanne

Le Moro-Sphynx ou oiseau-mouche

Le Moro-Sphinx est un papillon surprenant sous différents aspects. Papillon Hétérocère (groupe réunissant les papillons de nuit), il a la particularité de voler de jour. Pendant les heures les plus chaudes de la journée, il sera donc possible de l’apercevoir en train de faire du vol stationnaire devant les fleurs dont il récolte le nectar grâce à sa trompe particulièrement longue. Les écailles noires et blanches à l’extrémité de son abdomen font office de gouvernail et lui permettent de mieux s’approcher des fleurs, que ce soit les phlox, géraniums ou pétunias des jardins, ou alors les centaurées, saponaires et vipérines des lieux incultes.
Ce papillon comporte deux générations par année: la première de mai à juillet, à laquelle viennent s’ajouter les individus migrateurs arrivant en Europe centrale depuis le Sud ; et la deuxième de septembre à octobre. Les chenilles apparaissent de juin à octobre en plusieurs générations qui se chevauchent et portent, comme presque toutes les chenilles de Sphinx, une corne caractéristique près de la pointe anale. Si elles se sentent menacées, les chenilles se dressent prêtes au combat, rappelant par là l’attitude du Sphinx d’Egypte. Les chenilles se nourrissent de différentes espèces de Gaillets. La chrysalide hiverne dans les régions tempérées; ailleurs elle ne survit que très rarement aux rigueurs de l’hiver.

Sous-Ordre: Heterocera
Famille: Sphingidae
Espèce: Macroglossum stellatarum L. (1758)
Nom commun: Le Sphinx du Caille-lait, le Moro-Sphinx, l’Oiseau-Mouche
Description
Envergure: 4.5 cm
Coloration : ailes antérieures et corps gris; ailes postérieures rouge-jaune. Le corps présente une tache noire et une tache blanche de chaque côté.
Distribution
Présent dans toute la région paléarctique jusqu’au sud de l’Inde et l’Indochine. Abondant dans le sud de l’Europe.

L'orvet (Anguis fragilis)

L’orvet est un lézard dépourvu de pattes au corps serpentiforme. La femelle adulte se distingue du mâle par sa coloration. Ses flans sont foncés et le dos plus claire muni d’une ligne vertébrale noire. Le mâle est généralement brun uni avec de petits points bleus. Il peut dépasser les 40 cm, mais il ne garde que trop rarement toute sa queue celle-ci étant très fragile. Il fréquente les milieux ombragés et se nourrit de limaces, d’araignées et d’autres petites bêtes de se genre

Coronelle lisse (Coronella austriaca)

Coronella austriaca ( c’ est son nom en latin ) est une petite couleuvre dont la taille ne dépasse guère les 70 cm.  Ses couleurs et sa taille peuvent la confondre avec la vipère aspic. Elle se nourrit de petits lézards et parfois même de petits serpents ( voir même de vipère aussi grosse qu’ elle ). Elle fréquente les tas de pierres et se montre relativement discrète. C’ est une des rares couleuvres d’ Europe occidentale à être ovovivipare. Elle est complètement inoffensive mais elle peut mordre si elle se sens dérangée. 

Couleuvre

D’autres couleuvres rencontrées dans notre vignoble : ci-contre une couleuvre d’Esculape et ci-dessous une couleuvre Tessellée

Couleuvre

Accouplement de couleuvre d’Esculape.